En août 1981, la Communauté des Béatitudes, qui compte bon nombre de jeunes familles, reçoit la visite de la supérieure des Clarisses de Kabinda, mandatée par son évêque pour trouver une communauté religieuse qui accepterait de prendre en charge l’hôpital fondé par les belges en 1959. Fortement dégradé depuis l’indépendance du pays, il avait été confié, en 1981, au Diocèse de Kabinda par le Ministère de la Santé.
Bien que touché par cette demande, Ephraïm, fondateur de la Communauté des Béatitudes, n’envisage pas d’y donner suite, la toute jeune communauté se développant à peine dans son berceau français.
Suite à l’entrevue, la religieuse clarisse va déposer dans la chapelle un petit Enfant-Jésus d’ébène, avec ce petit mot manuscrit : « Mes enfants meurent ; qui enverrai-je ? ». Cet appel bouleverse Ephraïm qui l’entend comme un cri de Dieu … et dès la fin de la journée, une équipe de volontaires, comprenant trois médecins, est constituée !
La fondation démarre en 1982 : un vrai plongeon dans la confiance, car certains sont partis avec de jeunes enfants… et l’hôpital était laissé à l’abandon, privé d’eau, d’électricité, d’équipements, … les locaux étaient essentiellement occupés par des chèvres vagabondes.
L’équipe de soignants qui prenait en charge cette structure sanitaire abandonnée, avait besoin de tout pour redémarrer l’activité de l’hôpital : du matelas à la seringue en passant par les médicaments, les équipements élémentaires d’intervention et d’exploration médicale ou de laboratoire. Le premier container envoyé depuis l’Europe a mis un an pour arriver sur place et en l’attendant, les médecins soignaient « à main nue » !
Aujourd’hui, après plus de 35 années ininterrompues d’efforts et de don de soi, l’Hôpital de Kabinda est devenu un lieu de soins efficaces, de vie, d’échanges, de formation et de convivialité. Il dessert une région particulièrement pauvre, enclavée et difficile d’accès, regroupant 26 zones de santé et 280.000 habitants (2015), répartis sur un territoire de 19.800 km², soit plus des 3/5 de la Belgique.
Il a été désigné par le Ministère de la Santé de RDC comme « Hôpital Général de Référence (HGR) » du District de Kabinda.
Il a une capacité de 225 lits, et est doté
• des services d’hospitalisation en médecine, chirurgie, pédiatrie et gynécologie -osbtétrique soins d’intensifs
Des services techniques suivants:
.un bloc opératoire de chirurgie,
• un service de radiologie et d’échographie,
• un laboratoire d’analyse,
Des services de consultations :
• service de consultations externes,
• service de kinésithérapie,
• une cellule de consultations « grandes endémies » (y compris dépistage VIH),
et d’un service administratif
• un service administratif
Cet hôpital est considéré, tant par les autorités médicales de la RDC que par le Fond de Développement de l’Union Européenne ou par les grosses ONG (Unicef, …), comme un des meilleurs de la région.
Son infrastructure, son organisation, ses ressources humaines, sa détermination à s’améliorer constituent des bases solides et crédibles pour toutes les actions qu’AAI-B y entreprend.
La direction de l’hôpital, organisée et rigoureuse, est partie prenante de nos projets et rien n’est entrepris si ce n’est à sa demande et avec son accord.